Le Munchkin: le chat nain
Le chat Munchkin, avec ses pattes courtes et son charme irrésistible, est une race qui ne passe pas inaperçue. Issue d’une mutation génétique naturelle controversée.
Également appelé le chat basset, il est à la fois joueur, affectueux et plein de malice, le Munchkin séduit par sa personnalité unique autant que par son apparence singulière. Encore relativement rare, il incarne une fascinante combinaison d’histoire, de diversité génétique et de passion pour l’élevage félin.
Le Munchkin en quelques chiffres

Les Chats à Pattes Courtes : Une Anomalie Naturelle Présente Depuis Toujours
Bien avant que le Munchkin ne devienne une race reconnue, des chats à pattes courtes ont été observés à plusieurs reprises à travers le monde.
En Angleterre dans les années 1930, des rapports évoquaient des chats avec une démarche fluide et inhabituelle. En 1944, le vétérinaire Dr H.E. Williams-Jones documenta un cas de chats sur plusieurs générations, présentant des pattes avant raccourcies et un mouvement rappelant celui d’un furet.
Ces félins étaient décrits comme parfaitement sains malgré leur apparence singulière.
En 1953, en Russie, un chat fut nommé « chat kangourou » pour ses pattes courtes et sa posture caractéristique, assis sur ses pattes arrière.
Cependant, ces lignées disparurent souvent rapidement, faute de programmes de reproduction .
Ces observations sporadiques furent longtemps considérées comme des légendes, similaires à celles des korrigans ou des elfes.
Ce n’est qu’en 1983, avec la découverte de Blackberry en Louisiane, que les chats à pattes courtes trouvèrent une place durable dans l’histoire féline, marquant le début de la race Munchkin telle que nous la connaissons aujourd’hui.
La Création d’une Race : Blackberry, Toulouse et les Pionniers du Munchkin
Le point de départ de la race Munchkin moderne fut Blackberry, une petite chatte noire à pattes courtes découverte en 1983 par Sandra Hochendel à Rayville, en Louisiane. Réfugiée sous un camion, Blackberry partageait ce refuge avec une autre chatte à pattes courtes, Blueberry. Les deux étaient enceintes, mais seule Blackberry fut conservée par Hochendel, qui la nomma en hommage aux petits personnages du Magicien d’Oz.
Blackberry donna naissance à une première portée où la moitié des chatons héritèrent de ses pattes courtes et de sa démarche rappelant celle d’un furet. L’un de ces chatons, un mâle nommé Toulouse, fut confié à Kay LaFrance, une amie éleveuse. Cette dernière établit une colonie libre sur sa plantation à Monroe, où le gène des pattes courtes fut préservé.
Parmi les descendants notables de Toulouse figure Boscobel Minnie Pearl, qui donna naissance à Boscobel Magnolia Blossum of Ozcats, la mère d’Ozcats Elfie et Ozcats Bobsleighpremiers Munchkin introduits en France par le couple de juges internationaux Aline et Philippe Noël .
Ces lignées, soigneusement développées par des éleveurs comme Mary Alice Heinz et la généticienne Solveig Pflueger, constituèrent la base de la race.
Les Munchkins furent exposés pour la première fois en 1991 au Madison Square Garden à New York, un événement marquant leur entrée dans le monde félin international.
Génétique et la Santé des Munchkins
La particularité des Munchkins provient d’une mutation génétique dominante affectant la croissance des os longs, similaire à l’achondroplasie.
Ce gène, responsable des pattes courtes, est également létal à l’état homozygote : les embryons héritant de deux copies du gène ne survivent pas, entraînant une résorption naturelle.
Cette particularité génétique a soulevé de nombreuses questions sur les risques liés à la santé de la race. Bien que la majorité des Munchkins soient en bonne santé et mènent une vie normale, des anomalies comme la lordose (courbure excessive de la colonne vertébrale) et le pectus (déformation de la cage thoracique) ont été observées chez certains individus. Cependant, ces cas restent rares grâce à une sélection rigoureuse des reproducteurs. Contrairement aux craintes initiales, les Munchkins ne semblent pas souffrir des problèmes de dos similaires à ceux des chiens de type Teckel ou Corgi, leurs colonnes vertébrales étant structurées différemment.
Certaines associations félines, comme la FIFé ou le GCCF, ont refusé de reconnaître la race, la qualifiant d’anomalie génétique qui ne devrait pas être reproduite. Les détracteurs y voient une tare potentiellement douloureuse, alimentant les débats éthiques sur la reproduction des chats à pattes courtes.
La race Munchkin à cependant un pool génétique riche et diversifié grâce à des croisements avec des chats domestiques à pattes longues, assurant la robustesse des lignées. Aujourd’hui les mariages sont toujours autorisés avec les European Shorthair et avec les chats domestiques.
Reconnaissance et Débats : Une Popularité en Croissance
Malgré les controverses, le Munchkin a progressivement gagné sa place parmi les races reconnues.
En 1995, la TICA (The International Cat Association) fut la première organisation à lui accorder une reconnaissance officielle.
En France, grâce aux efforts d’Aline et Philippe Noël, la race fut présentée dans les expositions dès 1994 et reçut l’approbation du LOOF.
Cependant, d’autres associations comme le GCCF ou la FIFé continuent de s’opposer à sa reconnaissance, considérant que les caractéristiques des Munchkins relèvent d’un handicap plutôt que d’une qualité.
Malgré ces débats, la popularité de la race ne cesse de croître.
Les Munchkins séduisent par leur apparence unique et leur caractère espiègle. Leur démarche basse les rend agiles et joueurs, même si leur capacité à sauter reste limitée.
Aujourd’hui, grâce à un travail minutieux des éleveurs, le Munchkin est une race variée, incluant toutes les couleurs, motifs et types de poil.
Cette diversité, couplée à leur tempérament doux et affectueux, a permis au Munchkin de devenir une race appréciée, malgré les critiques persistantes.
Notes de l’auteure : Pour ma part tant que des études vétérinaires sérieuses ne sont pas réalisées, je ne me prononcerais pas sur ce sujet…
Autre constatation un peu étrange en étudiant les pédigrées des Munchkins, j’ai pu constater qu’on retrouve tout de même à la fondation la présence de Persans, Ocicats, Exotics, Britishs, Cymrics…
Le Standard du Munchkin
Le Munchkin peut être à poils longs ou à poils courts
Les Couleurs du Munchkin
Chez le Munchkin la palette des couleurs est vraiment très variée, toutes les couleurs et toutes les catégories sont acceptées dans les divisons solide, solide et blanc, tabby, tabby et blanc, silver/smoke, silver/smoke et blanc
Et pour tout savoir sur les couleurs des chat race …




Look, gabarit & fourrure
Le Munchkin est un chat de taille moyenne à grande, au corps de type semi-foreign s’inscrivant dans un rectangle.
Sa tête, proportionnée au corps, présente une forme de triangle adouci aux contours arrondis, avec un front et un crâne légèrement bombés. Les yeux, de taille moyenne à grande, en forme de noix et placés en biais, affichent une couleur brillante et lumineuse, sans lien avec la robe. Les oreilles, de taille moyenne, larges à la base et espacées, se terminent par une extrémité légèrement arrondie.
Les pattes, courtes et solides, sont bien proportionnées, avec une ossature moyenne et une bonne musculature, les postérieures étant légèrement plus hautes que les antérieures. La queue, épaisse à la base, de longueur moyenne, s’effile vers un bout arrondi et est portée haute et droite en mouvement.
Le Munchkin existe en deux variétés : à poil court, avec une fourrure courte, moyennement dense et lustrée, et à poil long, arborant une robe mi-longue et soyeuse avec peu de sous-poil.
Pour en savoir plus vous pouvez découvrir le standard du Munchkin édité par le LOOF .



Le Nanisme chez le Munchkin : Gènes, Transmission et Conséquences
La particularité physique du Munchkin est une forme de nanisme disproportionné appelée chondrodysplasie. Ce phénomène, qui se manifeste par des membres raccourcis tout en conservant des proportions normales pour la tête et le tronc, résulte d’une mutation génétique dominante récemment identifiée par une étude en 2020.
Le gène responsable
La mutation génétique à l’origine du nanisme chez le Munchkin affecte le gène UDP-glucose 6-déshydrogénase (UGDH), situé sur le chromosome félin B1 (FCA B1). Cette mutation empêche la croissance normale des os longs des membres, entraînant leur raccourcissement. Elle a été identifiée grâce à des études génétiques basées sur le séquençage du génome.
Mode de transmission génétique
La mutation responsable suit un mode de transmission autosomique dominant :
- Les chats ayant une seule copie du gène mutant (Mk/mk, hétérozygotes) présentent des pattes courtes, ce qui en fait des Munchkins dits « standards ».
- Les chats homozygotes pour cette mutation (Mk/Mk) ne survivent pas, car la mutation est létale à un stade embryonnaire précoce.
- Les chats sans cette mutation (mk/mk) possèdent des membres de taille normale et sont appelés Munchkins « non standards ».
Ce mode de transmission signifie que même deux parents Munchkins peuvent produire des chatons aux pattes normales.
Conséquences sur la santé
Outre les pattes courtes, les études ont révélé des déformations et désalignements des membres, notamment des torsions dans les pattes avant et un raccourcissement marqué des os longs (humérus, radius, ulna, etc.). Bien que certains désalignements puissent être compensés par leur quadrupédie, d’autres pourraient prédisposer ces chats à des maladies articulaires, comme l’arthrose.
À ce jour, il n’y a pas de preuves que les Munchkins présentent des problèmes similaires à ceux des chiens nains, comme la dégénérescence des disques intervertébraux.
Implications éthiques
La mutation à l’origine du nanisme chez le Munchkin soulève des questions éthiques. L’absence d’études à long terme sur les impacts de ces déformations rend difficile une évaluation précise de leur bien-être. Les pratiques visant à produire des Munchkins aux pattes encore plus courtes, comme les « rug huggers », devraient être évitées, car elles augmentent potentiellement les risques de problèmes de santé.
En conclusion, bien que le nanisme soit une caractéristique emblématique du Munchkin, il nécessite une gestion responsable et rigoureuse. Les éleveurs doivent privilégier des croisements qui respectent la santé des chats tout en s’appuyant sur des recherches scientifiques pour mieux comprendre et limiter les éventuelles conséquences de cette mutation.

Le Caractère du Munchkin
Attention : Chaque individu possède sa propre personnalité. Les traits décrits ci-dessous sont des observations générales sur la race.
Le Munchkin séduit parses pattes courtes mais aussi par son tempérament : c’est un chat vif, curieux et débordant d’énergie. Ce félin ingénieux compense aisément toute limite physique grâce à son intelligence et sa capacité d’adaptation. Que ce soit pour grimper ou atteindre un endroit difficile, il déploie des stratégies astucieuses, souvent avec succès. Ses pattes courtes, particulièrement musclées, lui permettent de rivaliser avec d’autres chats en saut et en agilité.
Sa démarche, mêlant rapidité et fluidité, évoque celle d’un furet, tandis que ses escapades dans la maison amusent inévitablement son entourage. Toujours en quête de nouvelles découvertes, le Munchkin explore chaque recoin avec une curiosité insatiable. Sa souplesse exceptionnelle lui permet de se glisser sous les meubles, dans les tiroirs ou tout autre espace exigu. Cependant, cette curiosité peut parfois le conduire dans des situations imprévues : une porte ouverte est pour lui une invitation à l’aventure.
Sur le plan social, le Munchkin est un compagnon idéal. Très attaché à son maître, il n’hésite pas à engager des « conversations » avec lui, exprimant ses besoins ou son enthousiasme. Bavard et communicatif, il s’entend également avec les autres chats et les chiens.
Ce félin joueur adore interagir avec ses humains, souvent en leur rapportant un jouet ou une balle pour prolonger les moments de complicité.
Enfin, l’une de ses postures emblématiques est celle du « chat kangourou » ou « Suricate » : il se dresse fièrement sur ses pattes arrière pour scruter son environnement ou satisfaire sa curiosité. Ce comportement, à la fois drôle et fascinant, reflète parfaitement le caractère unique du Munchkin, un chat qui allie malice, tendresse et agilité dans un format compact.
Adopter un Munchkin: L’Essentiel à Savoir
Si vous avez choisi d’adopter un chaton Munchkin, toutes mes félicitations, c’est un compagnon drôle et sympathique qui entre dans votre vie ! Avant de vous lancer je vous invite à vous rendre sur la page Adopter un chat de Race, vous y trouverez tous les articles nécessaires pour ne pas faire d’erreurs.
Quelques précautions à prendre :
- Adressez vous toujours à un éleveur d’expérience
- Réclamez les tests ADN PRA
- Privilégiez des pattes un peu plus longues à des chatons très bas