Scottish / Highland (Fold) : Une race en débat…
Le Scottish Fold est une race féline immédiatement reconnaissable à ses oreilles pliées vers l’avant, lui conférant un air doux et attendrissant semblable à celui d’un hibou. Originaire d’Écosse, cette race a rapidement conquis le cœur des amateurs pour son caractère affectueux, calme et sociable. Malgré son apparence originale et attachante, l’élevage du Scottish Fold est aujourd’hui contreversé au vu des résultats des études vétérinaires.
Le Scottish / Highland en quelques chiffres

Histoire du Scottish Fold :
Découvrez un race très controversée. Interdite par certaines fédérations, décriée par certaines études vétérinaires, le Scottish Fold est une race au look adorable mais qui pose de sérieuses questions d’éthique.






La découverte de Susie et l’origine de la race Scottish
L’histoire du Scottish Fold commence en 1961, lorsqu’un fermier écossais, William McCrae, découvre une chatte blanche aux oreilles repliées dans sa ferme près de Coupar Angus, dans le Perthshire. Cette particularité physique inhabituelle intrigue McCrae, mais c’est un couple de voisins, William et Mary Ross, qui va véritablement s’intéresser à cette chatte.
Baptisée Susie, cette femelle possède des oreilles pliées vers l’avant, ce qui lui confère un air de hibou. Il est important de noter que Susie était blanche.
En 1963, les Ross adoptent une des filles de Susie, qu’ils nomment Snooks. Snooks hérite des oreilles pliées de sa mère, confirmant que cette caractéristique est héréditaire.
Afin de développer la race, Snooks est croisée avec un mâle roux tabby (dont le nom est inconnu). Ce premier accouplement donne naissance à un chaton blanc aux oreilles pliées, qui sera nommé Snowball.
Snowball est ensuite accouplé à une British Shorthair blanche, Lady May, produisant une portée de cinq chatons, tous aux oreilles pliées.
Dans une seconde portée, Snooks est accouplée avec un British Shorthair bleu, Ryelands Regal Gent. De cette union naîtront en 1969, Denisla Hester et Denisla Hector, deux Scottish Folds importants au sein de la race.
En hommage aux rivières Den et Isla, près de leur domicile, les Ross décident de nommer leur élevage Denisla. C’est sous cet affixe que les premiers Scottish Folds seront enregistrés.
Développement de la race Scottish et premières difficultés
Conscients de l’importance d’étudier cette mutation, les Ross s’associent avec la généticienne Pat Turner, qui entreprend une étude sur la transmission des oreilles pliées.
En trois ans, 76 chatons sont produits, répartis comme suit :
42 chatons aux oreilles pliées
34 chatons aux oreilles droites
Ces résultats permettent d’établir que les oreilles pliées sont dues à un gène dominant autosomique unique. Si un chat hérite d’une seule copie de ce gène (Fd/fd), il développera les oreilles pliées. En revanche, s’il hérite de deux copies (Fd/Fd), il présentera des anomalies squelettiques graves, ce qui incitera plus tard les éleveurs à éviter les croisements entre deux Scottish Folds.
Malgré l’intérêt pour la race, le GCCF (Governing Council of the Cat Fancy) décide en 1971 de refuser la reconnaissance du Scottish Fold en raison de préoccupations sur d’éventuels problèmes de santé. À l’époque, on suspecte que les oreilles pliées pourraient causer des infections chroniques ou être liées à des cas de surdité. Cependant, comme mentionné plus haut, la surdité de Susie était probablement due à sa couleur blanche plutôt qu’à la mutation Fold.
Face à ce rejet, William et Mary Ross cherchent à exporter la race, et envoient des chatons aux États-Unis, où ils suscitent immédiatement l’intérêt des éleveurs et des chercheurs.
L’éleveuse américaine Sally Wolfe Peters commence alors à travailler sur la race en utilisant des American Shorthairs et des British Shorthairs pour élargir la diversité génétique et renforcer la structure osseuse du Scottish Fold.
En 1973, la race est officiellement reconnue par l’American Cat Association (ACA), suivie par l’American Cat Fanciers Association (ACFA) et la Cat Fanciers’ Association (CFA) en 1974.
En parallèle, la version à poil long du Scottish Fold, connue sous le nom de Highland Fold, commence à apparaître, issue des croisements avec des Persans.
La reconnaissance progressive et la stabilisation de la race
Dans les années 1980 et 1990, le Scottish Fold gagne en popularité et sa reconnaissance continue de s’étendre. En 1987, TICA (The International Cat Association) devient la première association à reconnaître officiellement la variété Highland Fold. La CFA suivra en 1993-1994.
Les standards de la race évoluent également : initialement, les Scottish Folds ne présentaient qu’une pliure simple de l’oreille, mais avec la sélection, certains individus développent des pliures doubles ou triples, ce qui est aujourd’hui recherché en exposition féline.
Bien que la race soit extrêmement populaire, notamment grâce aux réseaux sociaux et à des célébrités possédant des Scottish Folds, plusieurs pays et fédérations félines ont pris des mesures pour interdire ou limiter son élevage, en raison des problèmes de santé liés à la mutation Fold.
La FIFé (Fédération Internationale Féline) et le GCCF ne reconnaissent pas la race.
La Belgique et les Pays-Bas ont interdit son élevage.
Le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines, en France) autorise l’élevage du Scottish Fold, mais impose des règles strictes.
Cependant, aux États-Unis, au Canada, en Russie et dans plusieurs autres pays, la race reste très appréciée et largement reproduite, bien que les éleveurs sérieux veillent à ne croiser les Scottish Folds qu’avec des Scottish Straights ou des British Shorthairs.
Les oreilles pliées, une caractéristique emblématique, mais problématique
L’ostéochondrodysplasie du Scottish Fold (SFOCD) est une affection génétique directement liée au gène responsable des oreilles pliées. Si cette particularité physique a fait le succès de la race, elle est aussi le symptôme visible d’une anomalie plus profonde qui affecte le cartilage et les os du chat. De nombreuses études ont montré que tous les Scottish Fold, qu’ils soient homozygotes (Fd/Fd) ou hétérozygotes (Fd/fd), développent des lésions osseuses et articulaires à des degrés divers.
La mutation Fd, responsable du repli des oreilles, entraîne un affaiblissement généralisé du cartilage. Cette défaillance structurelle se traduit par une croissance osseuse anormale et une dégénérescence des articulations, ce qui provoque douleurs chroniques, boiteries, raideurs et malformations progressives. Les premiers signes de la maladie apparaissent parfois dès l’âge de sept semaines, bien que certains chats ne montrent des symptômes visibles qu’à l’âge adulte. Les manifestations les plus fréquentes incluent une démarche raide et saccadée, une réticence à sauter, un gonflement des articulations, des membres raccourcis et déformés, ainsi qu’une queue épaissie, courte et rigide.
Une étude rétrospective menée sur des chats Scottish Fold âgés de 5 mois à 11 ans a mis en évidence des anomalies radiographiques caractéristiques chez tous les sujets examinés. Ces anomalies incluaient une irrégularité dans la taille et la forme des os des membres et de la queue, un rétrécissement des espaces articulaires, des excroissances osseuses autour des articulations et une ostéopénie diffuse des os adjacents. Une atteinte avancée se manifeste par la formation d’exostoses plantaires à l’arrière du calcanéum, un signe de déformation sévère.
Les analyses généalogiques des cas étudiés montrent que tous les chats atteints provenaient de croisements entre un Scottish Fold et un chat aux oreilles droites. Cela confirme que même les sujets hétérozygotes (Fd/fd), issus de croisements conformes aux règles d’élevage, développent la maladie. Contrairement à ce qui a été longtemps affirmé, la SFOCD ne se limite pas aux Scottish Fold homozygotes (Fd/Fd), dont les symptômes sont plus marqués.
Des essais thérapeutiques ont été réalisés pour tenter de soulager les douleurs associées à la maladie. L’administration de pentosan par voie sous-cutanée a montré des résultats encourageants chez certains chats, réduisant la progression des lésions et améliorant leur mobilité. L’utilisation de glycosaminoglycanes par voie orale a également apporté une amélioration chez certains individus. Toutefois, ces traitements restent uniquement palliatifs, et aucune thérapie curative n’existe à ce jour.
Face à ces constats, plusieurs associations félines et instances vétérinaires ont pris des mesures pour interdire ou limiter l’élevage du Scottish Fold. La Fédération Internationale Féline (FIFé) et le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) ont banni la race de leurs registres, tandis que certains pays comme la Belgique et les Pays-Bas ont totalement interdit son élevage. L’identification du gène responsable de la mutation Fd en 2016 a confirmé que les oreilles pliées et l’ostéochondrodysplasie sont indissociables : un chat porteur du gène Fold est nécessairement affecté par la maladie, à un degré plus ou moins sévère.
Le LOOF lui même à décidé d’interdire les mariages fold * fold sur toutes les portées nées après 2020
Ainsi, toutes les études scientifiques concluent à la même évidence : il est impossible d’élever un Scottish Fold en bonne santé. La seule alternative éthique serait de cesser totalement la reproduction des chats aux oreilles pliées et de privilégier les Scottish Straight, qui ne portent pas la mutation Fd et ne sont pas affectés par la SFOCD.
Avis de l’auteure : À propos du Scottish Fold et du Highland Fold, j’aurais aimé qu’il en soit autrement. Ces chats m’ont toujours fasciné par leur élégance et leur allure si particulière. J’ai longtemps pensé que si je devais un jour reprendre l’élevage, ce serait sans doute avec cette race. Mais cela, c’était avant d’examiner en détail les études vétérinaires sur l’expression du gène Fd et ses conséquences.
De nombreuses fédérations félines ont interdit cette race, et lorsque l’on se penche sur les recherches scientifiques, il devient impossible de leur donner tort. Les chats possèdent une capacité remarquable à masquer leur douleur, et pourtant, les examens radiographiques montrent que tous les Scottish Fold, sans exception, présentent des lésions osseuses. Dans un premier temps, les éleveurs pensaient que seuls le chat porteur des deux allèles du gènes développaient la maladie mais les études vétérinaires ont prouvé que même les chats hétérozygotes présentaient des problèmes. Il est donc illusoire de croire qu’il est possible d’élever cette race en bonne santé. Le bien-être animal doit toujours primer sur les considérations esthétiques ou commerciales. À titre personnel, je suis convaincu que l’élevage du Scottish Fold ne peut être compatible avec cet impératif fondamental.
Sources : Osteochondrodysplasia in Scottish Fold cats
A dominant TRPV4 variant underlies osteochondrodysplasia in Scottish fold cats
Computed tomographic features of Scottish Fold osteochondrodysplasia


Le Standard du Scottish Fold / Highland
Les Couleurs du Scottish Fold
Chez le Scottish / Highland toutes les couleurs sont acceptées dans toutes les divisopns en catégories solide, silver, smoke, tabby, galden et copper, le tout avec sou sans blanc.

Et pour tout savoir sur les couleurs des chats de race …




Look, gabarit & fourrure
Le Scottish Fold et le Highland Fold sont des chats au physique tout en rondeur, dégageant une impression de douceur et de robustesse. Leur tête est large et bien arrondie, avec un crâne bombé descendant en une courbe légèrement concave vers un nez court et large, où un léger stop est admis. Les joues sont pleines, et les mâles adultes peuvent présenter des bajoues prononcées. Le museau, vu de face ou de profil, s’inscrit dans un cercle bien défini avec des pâtons fermes et pleins. Les yeux, grands, ronds et ouverts, expriment une douceur étonnée et sont bien espacés, accentuant la largeur du nez.
Les oreilles, larges à la base et de taille moyenne à petite, sont arrondies à leur extrémité et bien espacées, mettant en valeur l’arrondi de la tête. Chez le Scottish Fold et le Highland Fold, ces oreilles sont pliées vers l’avant, avec une ou deux pliures ; des oreilles petites et bien pliées sont préférées à des oreilles plus grandes aux plis desserrés. L’encolure est courte et musclée, renforçant l’impression de rondeur de la tête. Le corps, de format semi-cobby, est large, musclé, ferme et bien rond, avec une ossature forte et une musculature puissante. Les pattes, moyennes et légèrement plus courtes que la longueur du corps, sont robustes et musclées. La queue, épaisse à la base, est de longueur moyenne à longue, s’affinant légèrement jusqu’à un bout arrondi, et doit être flexible et souple, sans raideur. Chez le Scottish Fold, la fourrure est courte, double, dense et non couchée sur le corps, avec un sous-poil moyen. Chez le Highland Fold, la fourrure est mi-longue, double, soyeuse et dense, avec un sous-poil moyen ; la collerette et les culottes sont bien fournies.
Pour en savoir plus vous pouvez découvrir le standard du Scottish / Highland édité par le LOOF .




Une race, quatre versions : Scottish Fold, Scottish Straight, Highland Fold et Highland Straight
Le Scottish Fold est une race unique qui se décline en quatre versions distinctes, en fonction de la présence ou non du gène Fold (Fd) et de la longueur du pelage. Ces variations sont toutes issues du même programme d’élevage initial et partagent une morphologie similaire, à l’exception de leurs oreilles et de leur fourrure.
1. Le Scottish Fold : l’icône, le chat aux oreilles pliées
Le Scottish Fold est la version la plus célèbre de la race, caractérisée par ses oreilles repliées vers l’avant, donnant au chat une apparence de hibou. Cette particularité est due à la mutation Fd, qui affecte le cartilage auriculaire, l’empêchant de se maintenir droit.
Les Scottish Folds peuvent présenter trois degrés de pliure :
- Pli simple : les oreilles se replient légèrement à mi-hauteur.
- Pli double : les oreilles sont plus proches de la tête avec un pli marqué.
- Pli triple : les oreilles sont complètement plaquées contre le crâne, une caractéristique recherchée en exposition féline.
Le standard du Scottish Fold à poil court décrit un chat à la silhouette ronde et compacte, avec une tête large, de grands yeux expressifs, et une fourrure dense et pelucheuse.
2. Le Scottish Straight : le frère méconnu
Le Scottish Straight est génétiquement identique au Scottish Fold, à une exception près : il ne porte pas le gène Fd et possède donc des oreilles droites.
À la naissance, les chatons Scottish Fold et Scottish Straight sont indiscernables, car tous naissent avec des oreilles droites. Ce n’est qu’au 12ᵉ au 21ᵉ jour que les oreilles des chatons Fold commencent à se replier, tandis que celles des Scottish Straight restent droites.
Pendant longtemps, les Scottish Straight ont été négligés dans l’élevage, car ils ne présentaient pas la caractéristique emblématique des oreilles pliées. Cependant, ils jouent un rôle fondamental dans la reproduction, car un accouplement Fold x Fold est interdit en raison des risques de graves malformations osseuses chez les chatons homozygotes (Fd/Fd).
Aujourd’hui, le Scottish Straight est reconnu par plusieurs fédérations félines sous le même standard que le Scottish Fold, mais avec des oreilles droites.
3. Le Highland Fold : la version à poil long
Le Highland Fold est la variété à poil long du Scottish Fold. Cette variation est apparue naturellement dans les premières générations d’élevage, car certains des premiers Scottish Folds étaient porteurs du gène du poil long hérité de chats domestiques écossais et de British Shorthairs à poil long.
Le Highland Fold possède les mêmes caractéristiques que le Scottish Fold en termes de morphologie et de comportement, mais sa fourrure est mi-longue à longue, soyeuse et bien fournie, avec une collerette prononcée autour du cou et une queue plumeuse.
Cette variété a été plus difficile à faire reconnaître, car les premières fédérations félines n’acceptaient pas le poil long dans la race. Ce n’est qu’en 1987-1988 que TICA (The International Cat Association) a été la première à reconnaître officiellement le Highland Fold, suivi par la CFA en 1993-1994.
4. Le Highland Straight : le cousin oublié
Comme son nom l’indique, le Highland Straight est la version à poil long du Scottish Straight. Il possède la même structure osseuse et le même tempérament, mais avec des oreilles droites et une fourrure longue et soyeuse.
Cette version a longtemps été sous-estimée car, comme le Scottish Straight, elle ne correspondait pas aux attentes des amateurs de Fold. Cependant, elle est tout aussi précieuse pour la reproduction, permettant de préserver la diversité génétique et d’assurer des lignées en bonne santé.
Le Caractère du Scottish / Highland
Attention : Chaque individu possède sa propre personnalité. Les traits décrits ci-dessous sont des observations générales sur la race.
Le Scottish Fold est réputé pour son tempérament doux et affectueux. Généralement discret, il possède une voix calme et posée, et préfère exprimer ses besoins par des regards insistants plutôt que par des miaulements incessants. Ce chat développe souvent un fort attachement à son propriétaire, se montrant fidèle et impliqué dans la vie quotidienne de son foyer. Sans être envahissant, il aime suivre ses humains et observer leurs activités, parfois en s’installant à proximité sans forcément chercher le contact direct. Il est affectueux mais indépendant, appréciant autant les câlins que les moments de tranquillité.
Le Scottish Fold est également un chat intelligent et curieux, qui s’adapte facilement aux nouvelles situations. Il tolère bien les enfants et cohabite aisément avec d’autres animaux, ce qui en fait un excellent choix pour les familles. Toutefois, il peut se montrer légèrement têtu, préférant souvent décider lui-même du moment où il veut être manipulé. En raison de son attachement à son environnement et à ses humains, il supporte mal la solitude prolongée et préfère la compagnie, qu’elle soit humaine ou animale. Joueur sans être hyperactif, il aime partager des moments de divertissement avec son propriétaire et a tendance à rechercher l’interaction sans pour autant être oppressant.
En somme, le Scottish Fold est un chat au tempérament équilibré, alliant douceur, loyauté et curiosité. Son caractère facile à vivre en fait un compagnon idéal pour ceux qui recherchent un chat affectueux, mais qui respecte également une certaine indépendance.